Après une année 2020-2021 où, Covid oblige, nous avons été privés de festivités estivales, le temps est revenu, sous certaines conditions sanitaires, de pouvoir à nouveau fêter l'arrivée de l'été.
Célébration de l'été
La fête de la musique, instituée par Jack Lang en 1982 est depuis lors organisée dans chaque ville, où des musiciens de tout style, amateurs ou professionnels se produisent toute la nuit en terrasse des bars et restaurants, ou directement dans la rue, pour le plus grand plaisir des badauds. Cette fête a progressivement remplacé les feux de la Saint-Jean, qui existent encore dans les petits villages où les habitants dansent et festoient autour d'un Grand feu. Cette dernière fête remonte à la plus haute antiquité et notamment à l'époque celte. Il s'agissait alors de célébrer le Soleil qui était, au 21 juin, lors de la nuit la plus courte de l'année, au sommet de sa puissance et pour cela, on allumait de grands feux afin de prolonger encore un peu la lumière. En effet, passé cette date, les jours commencent à raccourcir.
De Kernunnos à Jean-Baptiste
Pour les Celtes, Kernunnos, le dieu cornu de la fertilité et de la vie sauvage, né au solstice d'hiver le 21 décembre, allait commencer à mourir avant d'entamer son voyage vers le monde d'en bas. Le feu allumé ce jour-là avait des vertus magiques et chassait le mal, c'est pourquoi la coutume voulait que l'on saute au-dessus de lui pour se porter chance et se purifier. Lors de la christianisation de l'Europe, l'Église voyant d'un mauvais oeil cette persistance du paganisme essaya, en vain, de l'interdire. Elle plaça alors à cette date la fête Jean Baptiste, qui avait baptisé Jésus dans le Jourdain d'où le nom de feux de la Saint-Jean. Cette substitution ne doit certainement rien au hasard et nous pouvons y déceler un grand symbolisme solaire. En effet, dans l'évangile de Jean chapitre 3 verset 30, Jean le Baptiste dit en parlant de Jésus : « Il faut qu'il croisse et que moi je diminue ». Voici, en une phrase résumée, le déclin de l'ancien Soleil après le solstice d'été incarné par Jean Baptiste, puis la naissance du nouveau soleil au prochain solstice d'hiver où est célébrée justement la naissance de Jésus.
Du Cancer au Capricorne
Nous pouvons également faire une autre remarque au niveau astrologique. En effet, nous pouvons constater un certain effet miroir entre le solstice d'été et le solstice d'hiver. Le premier a lieu dans le signe du Cancer, qui représente la famille, le foyer alors que la fête de la musique ou les feux de la Saint-Jean sont plutôt des fêtes extérieures, collectives. Le second a lieu dans le signe du Capricorne qui représente plutôt la carrière, la position sociale alors que les fêtes de Noël, à cette période, sont plutôt centrées sur le noyau familial et la chaleur du foyer. Comme la pleine Lune répond et accomplit ce qui est inscrit dans la nouvelle Lune, il semblerait que chaque solstice accomplisse ce qui était en germe dans le précédent. D'autre part, le Cancer est traditionnellement le signe de la gestation et son idéogramme représente, pour certains, les portes de la vie et de la mort. En effet, comme cité plus haut, le Kernunnos celte commence à mourir, mais déjà un autre est en gestation et naîtra le 21 décembre, début du signe du Capricorne, animal mi-poisson mi-chèvre, qui émerge des eaux pour gravir la montagne et, comme le soleil, s'élever. Il s'agit en outre d'un animal cornu, comme l'est le Dieu-cerf celtique.
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