Art fantastique, art magique, art médiumnique, art visionnaire, art spirite... Voici une multitude d'appellations pour décrire ces mouvements artistiques, qu'ils soient littéraires, musicaux ou picturaux. Des mouvements où la conscience a laissé place à une dimension plus spirituelle, des forces invisibles qui se sont emparées d'artistes pour pouvoir s'exprimer librement.
Des intermédiaires de l‘invisible
Mais d'où viennent cette inspiration, cette imagination, ces pulsions créatives qui ont fait naître des oeuvres littéraires, musicales ou artistiques, voire des mouvements, des innovations artistiques ? Via des transes, des états de dessaisissement de soi, de capacités extrasensorielles, qui se sont imposés de différentes manières à ces artistes. Tous les artistes ? Non, les plus spirituels, plus marginaux aussi, plus excentriques, qui, la plupart du temps, ne reconnaissent pas directement la parenté avec leurs propres oeuvres, se considérant alors comme de simples vecteurs, des intermédiaires, des médiums, au travers desquels passent des forces pour transmettre des messages.
La face cachée de ces artistes
Parmi ces artistes dits médiumniques, on retrouve un point commun. Au départ, rien ne les prédestinait à s'affirmer dans ces arts-là. C'est pourquoi on les a, pour la plupart, intégrés aux collections d'art brut (qui désigne les productions de personnes exemptes de culture artistique).
Panorama non exhaustif de l'art fantastique, le livre d'Élisa Amaru et d'Odile Alleguede trace les parcours atypiques de ces artistes médiumniques, leurs histoires, leurs extravagances ou visions, leurs oeuvres fantasques.
Certains particulièrement connus, à l'image de Robert Schumann, célèbre compositeur allemand, pour qui « la musique permettait de s'entretenir avec l'au-delà » ; William Blake, peintre anglais, et ses visions et oeuvres hallucinées ; ou encore Robert Desnos et Fernando Pessoa avec ses vers mystiques.
D'autres moins connus du grand public, mais qui auront marqué l'histoire de l'art visionnaire. On peut ainsi citer Augustin Lesage, Madge Gill, qui se disait guidée par esprit du nom de « Myrninerest », Aurélien Sardou et ses eaux-fortes médiumniques, Hélène Smith et ses peintures de scènes et récits visionnaires, Fleury Joseph Crépin, ou Hilma af Klint, artiste suédoise, clairaudiente et médium, qui affirmait que « son pinceau était guidé par une force supérieure ».
Un livre étonnant, surréaliste, à découvrir !
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